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La
Bretagne est riche de cadrans solaires. Riche par le nombre :
quelques 2500
cadrans
sont actuellement connus, 2300 dans les quatre
départements de la Bretagne actuelle (Côtes-d'Armor, Finistère, Ille-et-Vilaine, Morbihan); les autres se trouvent
en Loire-Atlantique en considérant la
Bretagne historique.
Riche par la nature des
cadrans tant anciens que modernes. Certes on ne
trouve pas la totalité des types possibles de
cadrans solaires, mais tous les principales
réalisations auxquelles la Gnomonique a donné
lieu des origines à nos jours : cadrans
canoniaux, horizontaux, méridionaux,
déclinants, orientaux, occidentaux,
analemmatiques, mais aussi méridiennes,
sphères, scaphé,...
Riche aussi par la
période de temps embrassée par cet ensemble :
le plus ancien cadran connu daté remonte à
1537, mais beaucoup, comme quelques canoniaux
gravés sur des édifices antérieurs à cette
date, sont manifestement plus anciens encore.
Tous les siècles jusqu'au milieu du 19ème
en ont produit. Les plus récents datent
de...cette année , car comme partout en France
les cadrans solaires connaissent un
renouveau.
Riche par la réalisation
des cadrans. Le plus souvent finement gravés
dans le schiste, matériau abondant,
facile à travailler, résistant; surtout
utilisé à partir du 17ème
siècle, il a permis de crèer de véritables
chefs-d'oeuvre comme à Quimper. Mais ils se
rencontrent aussi gravés dans le granit : c'est
le cas des plus anciens cadrans connus. Ou, plus
rarement, peints à même un mur comme à Roscoff ou à Rennes avec la méridienne de
l'Hotel de Ville. Même si les cadrans sur
schiste l'emportent par le nombre les deux autres
supports, granit et peinture, sont tout aussi
intéressants.
Riche aussi par les
pistes historiques qui restent à emprunter car
nombreuses sont les questions en suspens. Par
exemple celle-ci : finalement de quelle culture
les cadrans anciens de Bretagne sont ils le
reflet ? Pourquoi en particulier ne trouve-t-on
que des inscriptions en français ou en latin, et
quasiment jamais en breton?
Les cadrans de Bretagne
m'intéressent depuis longtemps. Membre de la Commission des Cadrans
Solaires
de la Société Astronomique de
France,
ainsi que de Sociétés historiques
départementales (Finistère, Côtes-d'Armor) ou locales (Lannion, Tréguier), et , bien sûr du Club d'Astronomie du Trégor dont le site comporte des pages sur les cadrans solaires
, je parcours la Bretagne à leur recherche.
J'habite Lannion , ville au nord-ouest
des Côtes-d'Armor, un de foyers les plus actifs
des télécommunications dans le monde.
Nous sommes quelques
personnes à prospecter systématiquement la
région : Pierre, Bernard, Joël, Magali, Jean mais cette
recherche a aussi beaucoup bénéficié des
découvertes et de l'exploration effectuées par
un grand nombre de bénévoles, tant membres de
la Commission qu'habitants de la région ou
touristes de passage. Cet inventaire est loin
d'être terminé et tout le monde peut encore y
contribuer. Notre
livre
en présente une partie. Il constitue une partie
de l'Inventaire général des
cadrans français qui contribue à faire
connaître cette partie méconnue de notre
patrimoine populaire et artistique.
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