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La Bible face à la critique historique

Les remparts occidentaux de la vieille ville de Jérusalem avec la tour de David surplombant la citadelle édifiée près de la Porte de Jaffa photographiés en 2014. Les remparts les plus récents furent construits vers 1537 sous le règne de Soliman Ier le Magnifique. La vieille ville et les remparts ont été classés au patrimoine mondial par l'UNESCO en 1981.

De la Palestine à l'État d'Israël

Qu'est devenu le peuple d'Israël après la destruction du second Temple en l'an 70 de notre ère ? L'Empire romain survécut encore quelques siècles, s'appuyant sur ses provinces conquises et les garnisons locales pour maintenir l'intégrité des frontières et son tissu économique à travers l'Empire. La Judée fut ainsi préservée des invasions. De nombreux juifs travaillaient pour l'administration romaine y compris à de très hauts postes, la population juive payait également des taxes à Rome qui en échange protégeait les citoyens.

La loi romaine n'interdit pas la pratique du judaïsme mais le législateur ne fit rien non plus pour encourager les juifs à pratiquer leur religion, que du contraire. Si cette politique accordait la liberté de culte aux populations locales et ne dérangeait pas les Romains (cela ne les dérangeait pas que les Égyptiens adorent Osiris ou que les Juifs adorent Yahvé) ni la plupart des peuples conquis, en revanche les Juifs supportaient mal l'autorité romaine et leur polythéisme, ce qui explique leurs multiples révoltes contre l'autorité romaine.

Quant au christianisme, d'abord étranger aux Grecs et aux Romains qui ne faisaient pas la distinction entre le repas au nom du Seigneur et leurs fêtes païennes, à force de persuasions Paul et ses disciples firent du christianisme la religion de l'Empire romain à partir du IVe siècle. Mais il faut relativiser les faits. On estime qu'en 380, seuls 10% de la population de l'Empire s'était convertie au christianisme.

Mais devenu trop vaste à gouverner, au IIIe siècle il s'avéra que l'Empire romain était incapable de gérer et de contrôler ses frontières et en particulier les flux migratoires et les tentatives d'invasions. Cette époque fut marquée par le début des invasions barbares et le déclin de la toute puissance de Rome.

Origine de la Palestine

La Palestine est née sur l'ancien territoire de la Philistie qui s'étendait grosso-modo le long de la côte sud orientale de la Méditerranée, entre le sud de Jaffa et le sud de Gaza à partir du XIIe siècle avant notre ère et dont le "Peuple de la mer", probablement originaire de la Méditerranée orientale, s'intégra aux populations cananéennes. Ce peuple était en conflit avec les Israélites (Hébreux) comme l'explique la Bible hébraïque (mais dont les récits sont historiquement peu fiables voire imaginaires). La Philistie disparut de la scène géopolitique au VIe siècle avant notre ère, à l'époque des invasions assyriennes.

Le nom "Palaistinê" (Παλαιστίνη) apparaît pour la première fois dans les textes de l'historien et géographe grec Hérodote, au Ve siècle avant notre ère. Il dénomme "Palestine de Syrie" les régions dites levantines proches de l'Égypte. Cest à la fin de la révolte de Bar Kohba (la second guerre judéo-romaine en 132-135) que les Romains appellent cette province la "Palestine" (Palaestina). C'est l'empereur Dioclétien (244-312) qui dénomme officiellement "Palestine" la province du Levant méridional (délimitée au nord par la Syrie, au sud-ouest par l'Egypte et au sud-est par l'Arabie).

Les invasions barbares

Qui sont les barbares ? Du temps des premiers Grecs et des récits d'Homère, le terme "barbare" signifiait "celui qui ne parle pas grec", c'est-à-dire toute personne appartenant à un peuple étranger, sans connotation morale ou péjorative. À partir des guerres puniques (Ve siècle avant notre ère), les Grecs lui donnèrent un sens méprisant et appelaient "barbares" les peuples vaincus et soumis en esclavage comme les Perses. Plus tard, les Romains appelèrent "barbares" tous les peuples étrangers sauf les Grecs. En revanche, pour les Grecs un étranger ou "xénos" est une personne qui n'est pas d'origine grecque (par exemple le métèque) mais qui parle grec.

 Avec l'émergence du christianisme et conséquence des invasions dramatiques, la plupart des érudits ainsi que le clergé vont maintenir cette xénophobie et assimiler les barbares à des populations primitives, sauvages, sans culture et sans morale. Toutefois, certains auteurs dont les philosophes vont tenter de revaloriser certains peuples barbares dont les Wisigoths et les Francs, les rendant plus respectables. Aujourd'hui, le sens vulgaire de "barbare" est toujours assimilé à celui de vandales sanguinaires bien que les historiens aient démontré que ces populations avaient une culture propre et avaient développé un art certain, même s'il est souvent jugé comme anecdotique.

À partir de 250-276 de notre ère, l'Empire Romain d'Orient subit l'invasion des barbares, d'abord des Ostrogoths et des Wisigoths qui envahirent l'Illyrie (la Serbie), la Grèce (Achaïe, Epire, Macédoine, Thrace, etc) et la Turquie (Asie, Bithynie, Cappadoce, Pergame, etc). Puis se fut le tour de l'Empire Romain d'Occident de subir l'assaut des barbares. Entre 330-405, les Vandales envahirent toute la Germanie (de l'Allemagne à la Roumanie) puis ils atteignirent l'Espagne vers 409 et envahirent le nord de l'Afrique vers 420, puis la Sicile et la Sardaigne.

L'Italie fut envahie par les Wisigoths d'Allaric Ier et Rome fut assiégée puis pillée en 410. Les barbares massacrèrent la population et enlevèrent des membres de la haute noblesse tandis qu'une partie des archives impériales furent brûlées au grand dam des historiens. Comme le dira Saint Jérôme dans sa lettre : "Horreur ! l'univers s'écroule... [Rome est devenu] le tombeau du peuple romain". Cet évènement fut traumatisant pour les Romains, la ville impériale rassemblant dorénavant plus de réfugiés et de barbares que de citoyens romains. Une partie de la population s'enfuit en Afrique du Nord, en Égypte et en Palestine. Puis le 2 juin 455, le roi Vandale Genséric entra dans Rome. Ses armées saccagèrent la ville pendant deux semaines. Selon l'écrivain chrétien Prosper d'Aquitaine, le pape Léon Ier demanda à Genséric de ne pas détruire la ville et d'épargner ses occupants. Malgré tout Genséric asservit de nombreux Romains et détruisit l'art et l'architecture.

Entre-temps, entre 415 et 555 les Wisigoths envahirent le sud de la France (Aquitaine) et l'Hispanie (Espagne). Les Huns accompagnés des Francs, des Burgondes et des Alamans envahirent l'Europe centrale jusqu'en Gaule entre 433-451, tandis que les Angles et les Saxons conquérirent la Bretagne (Angleterre) en 450-451. Le morcellement puis l'éclatement des provinces romaines allaient marquer la chute de l'Empire Romain d'Occident qui s'écroula officiellement en 467 avec la déposition du dernier empereur romain d'Occident, Romulus Augustule, par le soldat romain Odoacre (il justifia son acte par le sentiment d'avoir été moins bien traité que les peuples barbares vaincus).

Finalement, Rome fut à nouveau pillée mais cette fois par les Ostrogoths en 546 lorsque le roi Totila profite des faiblesses byzantines pour reprendre les territoires perdus. Le roi Totila interdit de massacrer les civils mais le sac de la ville priva la population des biens essentiels. La chute de Rome sonna le glas de la vie impériale, l'aristocratie romaine fuit la ville et l'Italie perdit sa place de puissance impériale.

A lire : Regards sur les barbares dans la littérature antique, F.Hubert, 2011

Histoire de l'Eglise, VII, 10 - Prise de Rome par Alaric, Socrate le Scolastique, c440

A gauche, le sac de Rome par les Wisigoths conduits par Alaric Ier en 410. Une partie de la ville fut détruite ainsi que les archives impériales. A droite, le sac de Rome par les Wisigoths de Genséric en 455. Peinture de Karl Bryullov réalisée entre 1833-1836 et exposée dans la Galerie Tretyakov à Moscou.

Conséquence de ces invasions, jusqu'au tournant du millénaire (Moyen-Âge), en Europe la culture fut anecdotique, les barbares étant plus versés dans la métallurgie et le maniement des armes que dans la théologie et le maniement du verbe. Seule la religion pouvait encore réunir la population autour d'une idée commune. Ce n'est qu'à l'époque féodale vers le Xe siècle en Europe, que la poésie par exemple revient au devant de la scène bientôt suivie par les premiers travaux théologiques (cf. "La somme théologique" de Thomas d'Aquin, 1266).

Mais cela ne veut pas dire que les barbares ont tout détruit et que nous n'avons rien hérité de leur culture. Tout européen se rappelle d'Alaric (Wisigoth, IVe.s.), Clovis (Franc, Ve.s.) et Charlemagne (Franc, IXe.s) parmi d'autres chefs de guerre. En fait, les Européens ont assimilé leur culture qui fait aujourd'hui partie de notre héritage. On retrouve par exemple aujourd'hui des noms et des prénoms ainsi que des villes ayant des racines germaniques (Robert issu du mot germain "Hrod", Thierry issu des mots "theud" et "ric" signifiant peuple et puissant, la région de Bourgogne dont le nom évoque les Burgondes ou encore l'Andalousie dont le nom dérive des Vandales, etc.). Quant à l'art des barbares, il existe bien mais fut réduit à quelques accessoires (fibules, calices, coffres, etc) en or incrustés de pierres semi-précieuses et de perles et leur littérature se réduit effectivement à peu de chose. En revanche, il faut souligner que si les Wisigoths par exemple étaient avant tout des guerriers, ils comptaient dans leurs rangs des savants, des intellectuels et des artistes comme l'écrivain Isidore de Séville, auteur des "Ethymologies", des hommes de loi (à qui l'on doit l'ancien Code Civil espagnol dont les premières lois remontent à l'an 654), des architectes, des sculpteurs, etc.

Les invasions et les croisades

Suite à la dissolution de l'Empire romain, la Palestine subit de nouvelles invasions. Il y eut d'abord l'invasion byzantine entre 324 et 614 durant laquelle l'Eglise instaura un patriarcat à Jérusalem (un patriarche c'est-à-dire un évêque gouverne la région). Puis on assista à l'invasion perse entre 614 et 629 durant laquelle de nombreuses églises furent détruites et les juifs persécutés jusqu'en Orient. On assista ensuite à la dispersion du peuple juif notamment en Europe et au Moyen-Orient, donnant naissance à la Diaspora.

Au fil du temps, les politiques arabes et européennes allèrent dans le même sens que l'ancienne politique romaine. Face aux persécutions systématiques dont ils furent l'objet, les juifs renforcèrent leurs liens communautaires mais cette exclusion volontaire des autres communautés manqua de leur être fatale. Mais rétrospectivement, cette volonté guidée par les principes de la Torah leur fut salutaire au point que les juifs se considèrent toujours comme le "peuple élu".

Ensuite, il y eut l'invasion musulmane entre 638-1096 durant laquelle les Arabes construisirent sur le Mont de Temple le fameux Dôme du Rocher ou mosquée Al-Sakhrah que l'on voit ci-dessous à gauche et au centre, un édifice qui déplut aux judéo-chrétiens qui fut construit sur l'ordre du calife omeyyade Abd al-Malik bin Marwan entre 685 et 705 (ou 66-86 de l’Hégire). Les Arabes garantirent à Charlemagne l'accès aux lieux saints jusqu'à ce que divers chefs musulmans attaquèrent Jérusalem vers l'an 1000 et que les Turcs contrôlèrent la ville à partir de 1078.

Entourant le plan du Mont du Temple, à gauche la mosquée du Dôme du Rocher ou mosquée Al Sakhrah que l'on confond souvent avec la mosquée Al Aqsa au dôme gris (à droite vue depuis la façade est) située à une centaine de mètres au sud. Documents Idobi/Wikimedia, T.Lombry et Andrew Shiva/Wikimedia.

A la demande de l'empereur byzantin Alexis Ier, le pape Urbain II lança la première croisade en 1096 pour venir en aide aux pèlerins et défendre les lieux saints. C'était également un pèlerinage et un moyen de pénitence. C'est à cette époque que naquit la dimension symbolique de Jérusalem.

Il y aura huit croisades jusqu'en 1272 qui compteront jusqu'à un millier d'hommes. Notons qu'aucun souverain ne participa aux croisades, en revanche des chefs féodaux se porteront volontaires parmi lesquels Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse, Robert Courtehese, duc de Normandie, Robert, comte de Flandre et le célèbre Godefroy de Bouillon, duc de Basse-Lotharingie. Ensuite la noblesse allemande, des Balkans et d'Italie participa aux croisades. C'est pendant cette période que l'armée du calife abbasside Saladin conquit temporairement Jérusalem de 1187 à 1189.

La persécution des juifs d'Europe et statut de Jérusalem

Le clergé romain et la noblesse européenne étant loin de la Palestine, les pays européens se reconcentrèrent ensuite sur la défense de leurs intérêts politiques y compris l'affirmation de la chrétienté en Europe. A partir de l'an 1100 on assista progressivement aux premières expulsions des juifs d'Europe, en particulier de France, d'Allemagne, d'Espagne, d'Angleterre, d'Italie et de Russie occidentale qui se réfugièrent en Europe centrale (où ils seront appelés Ashkénaze), notamment en Pologne et en Roumanie, et en Russie orientale. Cette Diaspora représentait une communauté de plus de 5 millions de juifs parlant une langue commune, le yiddish, combinaison du hébreu, d'un dialecte allemand et de mots d'origine slave, araméenne et romane dont l'italien.

En 1229, l'empereur d'Allemagne Frédéric II, époux d'Isabelle de Brienne, légitime héritière du royaume de Jérusalem fit valoir ses droits sur la ville sainte au sultan al-Kâmil. Les négociations aboutirent au Traité de Jaffa qui établit la souveraineté de Frédéric II sur Jérusalem pour dix ans. La ville fut restituée au royaume de Jérusalem, de même que les villes saintes de Nazareth et de Bethléem. Seuls le Dôme du Rocher et la mosquée al-Aksa restèrent sous contrôle musulman. Dans les faits cela ne changea pas grand chose pour la population car depuis longtemps Jérusalem était gérée par différentes communautés et est cosmopolite pratiquement depuis sa fondation en raison de sa position stratégique et tampon entre l'Asie Mineure et l'Afrique.

La Palestine fut ensuite conquise par les Mongols en 1244 qui pillèrent Jérusalem, saccagèrent le Saint-Sépulcre et massacrèrent les chrétiens. Les Mamelouks d'Égypte vainquirent l'armée Mongole à la bataille de 'Ayn Jalût et Jérusalem passa sous la domination musulmane. Les accords signés avec les Francs furent abrogés. En 1250, les Mamelouks prirent le contrôle de la Palestine et de la Syrie qui sont venus s'ajouter à l'Empire musulman construit par Saladin.

Jusqu'aux croisades, la ville était prospère et rayonnait à travers le monde. Mais après les invasions Mongoles, à partir de 1260 les habitants ont fuit la capitale et toute la région. La ville sainte finit par se délabrer et sombra dans l'indifférence générale, devenant une banale ville de province perdue dans un empire dorénavant islamique. En fait, les "chiens d'infidèles" que sont les non-musulmans firent l'objet de persécutions et les édifices religieux furent régulièrement saccagés, ce qui fit dire aux témoins de l'époque que la ville sainte a l'aspect "désolé" à l'époque mamelouke.

A gauche, une carte de Jérusalem extraite d'un psautier datant de c.1200. Au centre, le planisphère de Cantino réalisée 1502. A droite, une carte de Jérusalem réalisée par Franz Hogenberg en 1590. Documents Bibliothèque Nationale d'Israël

Comme à l'époque de l'esclavage en Égypte puis de l'exode à Babylone, les juifs se sont de nouveau retrouvés sans pays et leur culture en voie de disparition. Rappelons que chaque année, lors de la fête de Pâque et du repas du Séder (le 14 Nissan) depuis plusieurs milliers d'années les juifs expriment leur espoir de rejoindre la "Terre Promise" en déclarant : "L'an prochain à Jérusalem". Cet espoir ne les a jamais quitté.

Les remparts de Jérusalem

Il fallut attendre le XIVe et XVe siècle pour que Jérusalem redevienne prospère et rayonne de nouveau par sa culture et son histoire, mais ce ne fut pas à l'initiative des juifs.

En 1516, Jérusalem fut prise par les Ottomans qui occuperont la Palestine jusqu'en 1917 (ainsi qu'une partie du sud de l'Europe jusqu'au XVe ou XVIe siècle selon les pays). Le sultan ottoman Soliman Ier le Magnifique (1494-1566) autorisa les juifs à regagner la Palestine. Les exilés revinrent dans la ville sainte qui reçut de nouveau la visite de pèlerins à présent de plus en plus nombreux. La communauté juive s'affirma de nouveau mais resta minoritaire. On estime qu'à la fin du XVe siècle, sur 10000 habitants, Jérusalem comprenait environ 1000 chrétiens et 500 juifs.

Durant cette longue période, les Musulmans édifièrent des écoles coraniques tandis que le nombre de bâtiments chrétiens fortement taxés commença à décliner. C'est à cette époque que les Mamelouks obligèrent chaque communauté à porter un signe distinctif : un turban jaune pour les juifs, rouge pour les Samaritains, bleu pour les chrétiens et blanc pour les musulmans. Pour des raisons de souverainté et de susceptibilités religieuses, on divisa également l'espace public, notamment le Mont du Temple et le Saint-Sépulcre.

A voir : Plan de l'esplanade du Mont du Temple à l'époque de Jésus

Les Portes de Jérusalem - Carte de Jérusalem (2000)

Vues générales des remparts entourant la vieille ville de Jérusalem. Ci-dessus à gauche, l'angle entre le rempart occidental et le rempart sud. Au centre, le rempart sud avec le dôme gris de la mosquée Al-Aqsa. A droite, le mur de soutènement et le pavement défoncé par les chutes de pierres lors de la destruction du second Temple. Ci-dessous à gauche, La Cour de la citadelle de David située près de la Porte de Jaffa et attenant aux remparts occidentaux de Jérusalem. Au centre, à l'origine l'entrée sud du Temple conduisait à la Cour des Gentils via les trois Portes de Houldah dont les arches furent par la suite obstrués avec des briques. Houldah rend hommage à la prophètesse du même nom (la Torah mentionne sept prophétesses) mentionnée dans le livre des Rois (2 Rois 22:14-20) qui vécut à l'époque de Josias (VIIe siècle avant notre ère). A droite, le rempart oriental avec sa Porte Dorée. Selon la tradition, Jésus serait entré dans Jérusalem par cette porte dont voici une vue générale prise de biais (photo de Exruefrontenac). La porte fut murée en 1521 puis des tombes ont été placées par les arabes devant la porte afin que le Messie lors sa prochaine venue le jour du Jugement Dernier ne puisse pas accéder au parvis. La vallée du Cédron s'étend au bas de cette muraille. Documents Alina Andrusaitis, 123RF, HolyLandPhotos, Guter/iStockphoto, GettyImages et Nikodem Nijaki.

C'est également Soliman le Magnifique qui voulut clôturer le sanctuaire de Jérusalem et fit bâtir les remparts ou la muraille d'enceinte autour de ce qui est aujourd'hui la vieille ville. En partant de l'Est, la muraille comprend notamment le rempart oriental devant lequel se trouve des tombes arabes, la Porte des Lions, la Porte d'Étienne, la Porte Dorée et les "Portes de Houldah" ou Triple Porte romaine, le rempart sud comprenant la Porte de Sion, le rempart occidental comprenant la porte de Jaffa et la cidatelle de David et le rempart nord qui comprend la Porte de Damas et la Porte d'Hérode.

Emancipation et immigration des juifs d'Europe

Pendant ce temps en Europe, si à la fin du Moyen-Âge les juifs étaient mal considérés, grâce au changement de mentalité survenu à la Renaissance et qui se développa durant le siècle des Lumières (XVIIe-XVIIIe siècles), les juifs devenus peu nombreux en Europe occidentale jouirent d'une meilleure réputation et acquirent presque les mêmes droits que les citoyens anglais, allemands, français ou hollandais. Les juifs restèrent néanmoins exclus de certains professions et furent plus taxés que les Européens des autres confessions.

C'est au XVIIIe siècle que se développa la pensée Haskala, un mouvement intellectuel visant à intégrer totalement les communautés juives ashkénazes dans les sociétés européennes et en effaçant ou minimisant leur particularisme culturel. Suite à la Révolution française, on observa une émancipation des juifs dans tous les pays européens jusqu'à ce qu'ils obtinrent l'égalité de leurs droits au XIXe siècle, sauf en Pologne et en Roumanie qui appartenaient à l'Empire russe. A partir de 1822, la Prusse interdit aux juifs de prétendre à un emploi dans le secteur public et limita les mariages entre juifs. Suite à ces persécutions, à partir de 1836, quelque 10000 juifs originaires de Bavière immigrèrent aux Etats-Unis, suivis en 1870 par les migrants d'Europe orientale. Ensuite pour des raisons essentiellement politiques et économiques (ruée vers l'or, guerre de religion, persécution, révolution russe), entre 1870 et 1920, quelque 20 millions d'Européens dont plus de 2 millions de juifs de Russie immigrèrent aux Etats-Unis.

A la fin du XIXe siècle, c'est toujours en Europe orientale, dans une bande allant de la Lithuanie à la Roumanie que se rassemblait la majorité des juifs d'Europe qui représenta jusqu'à 9% de la population de certains pays.

A voir : Artefacts de l'archéologie biblique, Wikiwand

Preuves de l'historique antique des Hébreux et du pays de Canaan

Définitions

Israël : La racine du mot est "sar" qui évoque une notion de force, de puissance, de domination, de pouvoir. De nos jours, "sar" en hébreu moderne signifie "ministre". "Ra" est également le dieu solaire égyptien (devenu Horus par la suite).

Le terme el est un terme sémitique ancien qui évoque également la puissance et le pouvoir (cf. Genèse 31:29) et par extension la divinité, le dieu (cf. Psaumes 18:31, 44:21, 81:10, Deut. 32:12, etc.). On retrouve sa forme allongée dans le terme "elohim" (dieu).

Le terme is est l'abréviation de Isis, la déesse funéraire égyptienne remontant à la 5e dynastie. A partir du 1er millénaire avant notre ère, elle fut associée à une puissance universelle et son culte se propagea jusqu'en Grèce et en Italie jusqu'au IVe siècle de notre ère.

Littéralement, "Isra-el" se traduit par "Dieu montrera sa puissance", "Dieu se montre fort ou "celui qui a lutté avec Dieu". Il sous-entend aussi que Dieu montra sa puissance par l'entremise du Peuple élu descendant de Jacob, qu'il ordonna de renommer "Israël" (cf. Genèse 33:28).

Sémite : personne originaire d'Asie mineure (Mésopotamie, Moyen-Orient) qui selon la tradition juive descend de Sem, fils de Noé. Ce peuple comprend toutes les personnes parlant les langues dites sémitiques (hébreu, arabe, araméen, babylonien, assyrien et amharique). Ce terme n'est pas synonyme de juif.

Juif : du mot hébreu Yehoudi, il signifie habitant de Judée, l'un des deux royaumes ayant survécu après le schisme du royaume d'Israël. Par extension, il s'agit d'une personne appartenant à la communauté juive, qu'elle réside en Israël ou à l'étranger. Le terme "juif" (appartenant au royaume de Judée) s'oppose à "israélite" (appartenant au royaume d'Israël).

Ashkénaze : personne d'origine juive mais qui n'est pas née en terre d'Israël. Elle qualifie généralement les juifs réfugiés en Europe.

Hébreu : selon la tradition juive, ce mot dérive du mot hébreu ivri et du mot arabe aber lui-même dérivé de Eber (ou Heber) signifiant "traverser". Selon la tradition, Eber est le descendant de Sem, fils de Noé. Il s'agit d'une personne appartenant au peuple Hébreu. Il s'agit de tribus sémitiques semi-nomades vivant en Syrie au cours du XIXeme ou XVIIIe siècle avant notre ère et qui se sont installées au pays de Canaan. A partir du VIe siècle avant notre ère, ils sont appelés les Judéens d'où dérive le mot juif.

Judaïsme : religion des juifs mais le terme s'étend aux lois et traditions du peuple juif.

Israélite : selon la tradition juive, il s'agit d'une personne descendant du peuple d'Israël formé par les douze fils de Jacob dont les tribus ont quitté l'Egypte pour la Terre Promise sous le commandement de Moïse. Le terme "israélite" s'oppose à "juif" mais est souvent confondu ou utilisé à tord à la place de ce dernier pour soi-disant ne pas froisser les susceptibilités.

Israélien : personne résident en Israël (elle peut être juive ou non juive).

C'est à la fin du XIXe siècle que se développa le Bund en Russie, un mouvement socialiste juif militant pour l'émancipation des travailleurs juifs. Il était opposé au sionisme fondé à la même époque (voir ci-dessous). Il perdit cependant beaucoup de membres qui se ralieront au bolchévisme après la révolution de 1917 dont la plupart disparurent au cours de l'Holocauste.

Le sionisme

Suite à la persécution des juifs de Russie, le mouvement sioniste (du mot hébreu sion, l'une des collines de Jérusalem) se développa parmi les Ashkénazes, un sentiment nationaliste remontant en fait à l'époque de la première Diaspora et dont le porte-parole fut Theodor Herzl. Cet Hongrois d'origine juive âgé de 35 ans était journaliste et fut révolté par l'antisémitisme régnant notamment en France (cf. l'affaire Dreyfus), le pays soi-disant des Droits de l'homme. Comprenant qu'il était illusoire que les Européens ou que quoiconque d'autre défendent les juifs et que ces derniers ne trouveraient pas le salut en Europe ni ailleurs, il publia en 1896 un manifeste intitulé "L'État des Juifs" dans lequel il défend l'idée que les juifs doivent posséder leur propre Etat sur la terre de leurs aïeux, en Palestine.

Cette colonisation fut résumée par les Sionistes par le slogan "Une terre sans peuple pour un peuple sans terre", sous-entendant que la Palestine était un no man's land. On critiqua la politique des Sionistes du fait qu'elle éluda le fait que la Palestine était en réalité déjà habitée depuis pratiquement deux mille ans par des musulmans, des chrétiens et même des juifs, et surtout parce que Theodor Herzl lui-même n'excluait pas la possibilité d'expulser les "indésirables". Cette colonisation unilatérale de la Palestine n'était finalement pas très différente de la ségrégation européenne envers les juifs que prétendait dénoncer Herzl, ce qui valut au sionisme l'animosité des mouvements arabes et un avis pour le moins prudent des diplomates des grandes nations européennes. De nombreux rabbins et juifs allemands s'opposèrent également au mouvement sioniste qui finalement trouva refuge à Bâle, en Suisse en 1897.

C'est au cours des congrès du parti Sioniste que le mouvement fonda une banque nationale juive ainsi qu'un Fonds national juif pour acheter des terres agricole et constructibles en Palestine ottomane. Entre-temps, en 1882 le baron Edmond de Rothschild acheta des terres en Palestine et finança la construction de la première ville sioniste (ou israélienne) à Rishon LeZion, située au sud de Tel-Aviv. Ces initiatives furent à l'origine de la création de l'État d'Israël en 1948. Aujourd'hui Rishon est la 4e ville d'Israël.

A gauche et au centre, l'histoire du peuple juif et Israël d'hier à aujourd'hui. Graphique préparé par Odyeda et carte anonyme adaptée par l'auteur (DR). A droite, Israël photographié le 22 juillet 2014 depuis la station spatiale ISS par l'équipage de l'Expédition 40. Document EO/NASA.

Le partage du Moyen-Orient

La Palestine passa sous mandat britannique entre 1917 et 1947. Insistons que jusqu'au XXe siècle il n'y a jamais eu véritablement de guerre de religion ou même de conflits entre juifs et musulmans ou entre Juifs et Arabes (en revanche, les croisades visaient notamment à défendre les pèlerins chrétiens contre les attaques des musulmans). Mais suite à l'Accord Sykes-Picot de 1916 qui partagea le Moyen-Orient entre Français et Britanniques sans consulter les Arabes (cf. le terrorisme), les anciennes provinces ottomanes se sont retrouvées sans État et sans organisation pour les gérer. C'est à cette époque que les Britanniques ont rendu obligatoire la mention de la religion sur les cartes d'identité des Sémites habitant en Palestine. Créant une distinction de fait entre les personnes selon leur foi, c'est alors que la religion s'est insidieusement immiscée dans les conflits ethniques jusqu'à s'imposer au coeur de la géopolitique. C'est également depuis cette époque que la vieille ville de Jérusalem-Est divisée en quatre quartiers religieux (juif, chrétien, arménien et musulman) aux limites bien marquées par des murs d'enceinte et des portes alors que jusqu'ici les résidents de toutes les religions vivaient ensemble sans problème.

L'Université Hébraïque de Jérusalem

Rappelons au passage que c'est en 1918 que fut fondée l'Université Hébraïque de Jérusalem (HUJ) - à ne pas confondre avec l'Université de Tel Aviv. Albert Einstein contribua largement à la fondation de la HUJ malgré l'opposition de nombreux politiciens et intellectuels L'université fut inaugurée en 1925 en présence du leader sioniste Chaim Weizmann et, plus étonnant, en présence de représentants du gouvernement britannique et des communautés juives, musulmanes et chrétiennes de Palestine. Dans son testament, Einstein légua tous ses documents intellectuels et personnels à la HUJ dont les Archives Albert Einstein détiennent aujourd'hui plus de 30000 documents signés par Einstein ou le concernant.

Terre sainte oblige, la HUJ dispose aujourd'hui d'un important département d'archéologie qui s'intéresse bien sûr aux études bibliques dont les travaux sont mondialement renommés, de nombreux chercheurs ayant découvert des artefacts ou élucidé des questions importantes concernant l'histoire de la Bible et de ses personnages.

Parmi les chercheurs de la HUJ que nous avons évoqués dans les pages de ce dossier citons les archéologues Eliezer Sukenik, Gideon Avni, Ada Yardeni, Amit Re'em et Erez Ben Yosef ainsi que le bibliste Israël Knohl et l'astronome Yehuda Hoffman parmi d'autres.

La HUJ est également renommée en mathématiques. En 2017, son département de mathématiques devançait celui des universités d'Harvard, Berkeley ou l'Imperial College de Londres.

Notons également qu'Einstein était très engagé en politique mais n'a jamais soutenu la création d'un État d'Israël car il estimait qu'il serait impossible de faire cohabiter Juifs et Arabes sur le territoire de la Palestine sans un accord préalable entre les parties. Malheureusement, le conseil des Nations Unies ne l'a pas écouté et nous en payons encore le prix aujourd'hui. On y reviendra.

L'Holocauste

Puis il se produisit le plus effroyable des génocides avec la persécution et l'extermination de près de six millions de juifs d'Europe par les Nazis du IIIe Reich d'Adolf Hitler qui débuta en 1938 pour ne s'achever qu'en 1945 avec la fin de la Seconde guerre mondiale. On reviendra sur l'Holocauste également appelé la Shoah à propos des guerres de religion et de l'intolérance.

Fondation de l'État d'Israël

Après la guerre, les revendications des Sionistes ne furent pas toujours pas entendues car très difficiles à négocier compte tenu des sensibilités religieuses des parties mais leur idée se concrétisa malgré tout. Le 29 novembre 1947, le conseil des Nations Unies vota le partage de la Palestine en deux États : un juif israélien et un arabe, Jérusalem n'étant pas comprise dans ces territoires et considérée comme une zone sous contrôle international. Finalement, le 14 mai 1948 le président Ben Gourion déclara l'indépendance de l'État d'Israël et son contrôle sur la partie juive de Jérusalem.

A partir de 1949, la Palestine perdit toute existence légale, ce qui déclencha la révolte des Palestiniens (guerre des Six Jours, guerre du Kippour, Intifada, etc.), autant de conflits religieux qui comme nous le savons de tristes échos perdurent aujourd'hui.

Point de vue démographique, en 1948 la population juive d'Israël représentait environ 600000 personnes. Trois générations plus tard, ils sont 10 fois plus nombreux et leur nombre augmente d'environ 1.9% chaque année. Israël rassemble 8.5 millions d'habitants (en 2016) dont près de 75% de Juifs et 20% d'Arabes. On compte environ 5.4 millions de juifs aux Etats-Unis (1.7% de la population) et environ 1.4 million de juifs en Europe (0.2% de la population). On y reviendra à propos du statut des religions.

Le Mur des Lamentations

Jusqu'au XXe siècle, le Mur des Lamentations dont le nom fait référence au livre des Lamentations de Jérémie n'était pas considéré comme tel car personne n'y avait reconnu le mur de soutènement de l'esplanade du second Temple remontant à plus de 2000 ans. On ne prêtait donc aucun intérêt à ce vieux mur occidental fait de grandes pierres.

A voir : Webcam en direct sur la place du Mur des Lamentations

A gauche, vue générale du Mur occidental photographié en 2011 que les hébreux surnomment le "Kotel Maaravi" mieux connu sous le nom de "Mur des Lamentations". Il s'agit du mur de soutènement de l'esplanade du second Temple bâtie au Ier siècle avant notre ère faisant partie de ce qu'on appelle le Temple d'Hérode. On reconnaît au fond à gauche le dôme doré de la mosquée Al-Sakhrah ou Dôme du Rocher. A droite, le pape François et le rabbin du Mur Shmuel Rabinovit se recueillant devant le Mur des Lamentations à Jérusalem le 26 mai 2014. Documents T.Lombry et EPE.

Jusqu'en 1967, il n'existait pas de parvis devant le Mur des Lamentations. C'était encore le quartier Maghrebin et depuis 1948 le mur appartenait à la Cisjordanie (Transjordanie), c'est-à-dire aux Arabes. Mais durant la guerre des Six Jours en juin 1967 qui opposa les Israéliens aux Palestiniens, les Israéliens profitèrent d'une brèche dans les défenses ennemies pour libérer le Mur occidental le 10 juin 1967 et raser toutes les anciennes maisons arabes.

Depuis, le Mur des Lamentations appartient à Israël mais toute la partie située derrière, côté oriental, se trouve toujours en territoire Palestinien (cf. cette carte de la situation géopolitique en 1980) et fait l'objet d'un conflit ouvert entre Juifs et Arabes. Le site sacré qui est aussi un haut-lieu touristique est par ailleurs surveillé en permanence par des caméras. Si les soldats israéliens s'y font discrets, ils ne sont jamais très loin pour s'assurer qu'aucun incident n'y survienne. On y reviendra à propos des guerres de religion.

Depuis cette époque, des générations de Juifs se recueillent devant le Mur des Lamentations et y célèbrent aussi certaines fêtes religieuses. Signe d'une ségrégation d'un autre temps, le site est réservé aux hommes, les femmes devant se recueillir dans une annexe. Ceux qui ont la chance d'accéder au Mur des Lamentations peuvent déposer de petits papiers portant une prière dans les interstices entre les pierres. Ces petits papiers sont retirés deux fois par an et enterrés sur le Mont des Oliviers.

Deux panorama de la vieille ville de Jérusalem. A gauche, les tombes du cimetière juif face à Jérusalem vue en direction de l'ouest avec le Mont des Oliviers à droite. A droite, Jérusalem vue en direction du nord depuis le Jerusalem Panorama Hotel situé sur la colline de Gethsémané. Documents iStock/PorqueNoStudios et Jerusalem Panorama Hotel.

Enlisement du conflit israélo-palestinien

La création de l'État d'Israël s'est faite sans concertation avec les populations autochtones arabes qui depuis 1948 ont toujours eu le sentiment d'avoir été laissées pour compte et abandonnées par leurs amis arabes, raison pour laquelle le parti islamiste du Hamas prit les armes pendant des décennies (et dont une branche est toujours armée) à défaut de pouvoir négocier un accord de paix avec les Israéliens.

Avec des hauts et des bas selon les législatures et les intérêts Américains, le conflit israélo-palestinien s'est enlisé et bien malin le diplomate qui pourrait proposer un accord de paix qui mettait définitivement fin à ce conflit autant religieux que politique. Et ce n'est certainement pas en dressant des murs entre les communautés et en tenant des propos racistes que la situation va s'améliorer. Le mur de séparation de 8 mètres de hauteur qui sépare la municipalité de Jérusalem de la Cisjordanie a juste réduit la violence urbaine et les intrusions des terroristes mais le sentiment des Juifs envers les Muslumans et réciproquement reste inchangé car ce conflit est aujourd'hui intégré dans la culture des deux communautés. Il faudra que la jeune génération de politiciens redouble d'efforts si elle veut changer cette mentalité raciste qu'on retrouve jusque dans les ambassades d'Israël à l'étranger où il n'est pas rare d'entendre l'ambassadeur traiter les bébés arabes de terroristes du simple fait de leur origine, des propos que personne ne peut accepter et que le premier Ministre belge a d'ailleurs dénoncé en mai 2018 !

Ci-dessus, vue générale de la vieille ville de Jérusalem depuis le cimetière juif en direction de l'ouest avec la vallée du Cédron à l'avant-plan. Voici les principaux repères. Ci-dessous, la vieille ville de Jérusalem avec l'église du Saint-Sépulcre au fond à gauche du centre. Documents T.Lombry et Rostislav Ageev.

Pour des raisons politiques, le statut de Jérusalem reste non résolu. Malgré le plan de partage de l'ONU, en 1980 une loi israélienne décréta que Jérusalem était la capitale "éternelle et indivisible" d'Israël. Or Jérusalem-Est est toujours occupé, raison pour laquelle la communauté internationale n'a pas reconnu cette loi annexant la capitale au détriment des Palestiniens. Seuls les États-Unis qui ont toujours supporté les Israéliens en raison de leur importante Diaspora juive ont fait passer une loi au Congrès en 1995 établissant que "Jérusalem devrait être reconnue capitale de l'État d'Israël". Peu après, les État-Unis ont souhaité que leur ambassade soit tranférée à Jérusalem avant le 31 mai 1999.

En parallèle, le Hamas déclara en 2017 accepter le fait que les Palestiniens occupent les territoires définis en 1967, à savoir la bande de Gaza et la Cisjordanie. Mais la question de Jérusalem et de l'occupation par les juifs des "territoires occupés" n'est toujours pas résolue. C'est donc le statu quo avec tous les troubles et attentats que cela suscite entre les communautés juives et arabes. La religion se mêlant à la politique dans d'interminables incidents frôlant la guérilla urbaine, on voit mal comment la question de Jérusalem et des "Territoires Occupés" pourrait être résolue par la diplomatie. L'avenir sera juge.

Les décisions unilatérables de Donald Trump et de la Knesset

Parmi les derniers faits politiques marquants, conformément à sa promesse électorale, le président américain Donald Trump déclara le 6 décembre 2017 que les États-Unis reconnaissaient désormais Jérusalem comme capitale d’Israël et déménageraient l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, disant en substance que cela "aurait dû être fait depuis longtemps [...] et serait bon pour la paix" (sic!). Et de fait, la "nouvelle" ambassade des États-Unis fut inaugurée à Jérusalem le 14 mai 2018. Précisons qu'en réalité le personnel s'est installé dans un ancien bâtiment consulaire situé près des quartiers arabes de Jérusalem-Est.

Sur le plan légal, cette décision unilatérale qui ne flatta que l'égo de Donald Trump et des Israéliens viole toutes les résolutions internationales de l'ONU votées depuis 1967 et réduit à néant tous les efforts consentis lors de la dernière réunion sur la paix au Proche-Orient qui s'était tenue en janvier 2017 à Paris, un avis que ne partagent pas les Israéliens.

A voir : Webcam sur la vieille ville de Jérusalem

Ci-dessus à gauche, photo aérienne de Jérusalem prise avant 2010 (date indéterminée). A droite, la vieille ville de Jérusalem vue depuis le cimetière juif en direction de l'ouest. Ci-dessous, vue panoramique de Jérusalem sur environ 120° vers l'est-sud-est en direction du Mont des Oliviers et du Mont Sion de Jérusalem prise le 14 avril 2016 au matin (voici une photo prise le 8 avril 2017 après-midi) depuis l'hôtel Inbal. Documents Ariel Schalit pour Associated Press, anonyme et T.Lombry.

Le Hamas s'est violemment opposé à ce déménagement et on observa une recrudescence des violences à Jérusalem-Est, à Gaza et à Amman en Jordanie, un état d'intifada qui força même le Conseil de sécurité de l'ONU à se réunir d'urgence le 8 décembre 2017 pour discuter de la suite des évènements. La même situation s'est reproduite lors de l'inauguration de l'ambassade. Bref, l'isolement des États-Unis sur la scène internationale s'est accentué et la diplomatie des États-Unis dans cette région du monde n'est même plus crédible. On y reviendra à propos des guerres de religion.

Puis le 19 juillet 2018, les députés de la Knesset ont voté une loi définissant Israël comme le "foyer national du peuple juif" et précisant ses attributs ainsi que le fait qu'elle allait faciliter l'extension des colonies. D'aucuns ont jugé que cette loi était raciste car elle réduit les droits des minorités non juives, ce qui provoqua des contestations parmi les Arabes qui représentent 20% de la population d'Israël (2018). Bien que les Israéliens ne l'admettront jamais, cette nouvelle loi établit les bases d'un apartheid dans un pays soi-disant démocratique.

Nous verrons dans le prochain article à quelle époque nous retrouvons la première référence au Dieu unique et dirons quelques mots sur les différents noms de Dieu avant de résumer ce que nous avons appris sur l'histoire du peuple d'Israël et les origines du monothéisme.

A lire : L'origine du Dieu unique et les noms de Dieu

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