Depuis quelques années, les astronomes amateurs ont accès à des miroirs de grand diamètre (de 400 à 800 mm et parfois même plus). Cette "course au diamètre" est justifiée à plus d'un titre : gain en luminosité et couleurs sur les objets du ciel profond; augmentation de la magnitude limite et par conséquent du nombre d'objets observables; mais également augmentation de la résolution et du contraste et donc richesse accrue dans les détails.
 

Bien que la réalisation de telles surfaces soit la plupart du temps confiée à un opticien qui, en principe, dispose du matériel et de l'expérience nécessaires, il arrive que les résultats ne soient pas à la hauteur des espérances. Les performances médiocres de l'instrument sont alors attribuées à la turbulence, au site, ou encore à l'obstruction centrale due au secondaire et au rapport F/D trop court. Le fait que certains instruments de diamètres bien inférieurs donnent de meilleures images, surtout en planétaire, entretient l'idée fausse, et malheureusement répandue, selon laquelle les grands miroirs sont moins performants dans ce domaine que les petits. Les observateurs se contentent alors bien souvent d'une optique lumineuse et se résignent quant à la qualité des images : étoiles empâtées, contraste peu marqué, halo diffusant autour des planètes brillantes, autant de caractéristiques attribuées à tort aux optiques de grand diamètre.

En 1994, nous confions la réalisation de notre miroir de 460 mm à un opticien réputé, pensant alors que cette réputation était un gage de qualité. Les pages qui suivent ont pour but d'aider les amateurs à juger par eux mêmes de la qualité d'une optique...

Nous montrerons, après avoir rappelé quelques généralités, qu'il existe des tests relativement simples à mettre en œuvre et susceptibles de renseigner objectivement sur la qualité d'une optique. Fort de ces renseignements, l'acheteur potentiel est alors en mesure de refuser une optique annoncée à /70 mais qui ne pourra jamais lui donner une image correcte sur le ciel.