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L'après-Kyoto et les conférences sur le climat A chacun sa part de responsabilité (V) En matière d'écologie, s'il est facile de rejeter finalement la responsabilité sur la plus haute autorité, ne croyez pas que seul le monde politique ou l'industrie est responsable de toutes les pollutions ou du laxisme ambiant; c'est une question de culture et de motivation qui nous concerne tous. En effet, chacun à notre niveau nous participons à toutes les formes de pollutions et à ce manque de responsabilité. Ainsi, en ne triant pas ou mal nos déchets ménagers, nous n'aidons pas les services publics dans leur mission et ne faisons que compliquer le travail de l'industrie du recyclage. Dans ces conditions, ne nous étonnons pas que la matière organique recyclée contienne du plastique et des métaux lourds ! Ce laisser-aller représente également un surcoût pour l'industrie du recyclage qui peut se traduire par la levée de nouvelles taxes "écologiques" si d'aventure l'industriel envisage de perfectionner sa technique de traitement. Mais c'est rarement le cas car à trop vouloir trier les déchets, les pertes deviennent rapidement supérieures aux bénéfices. La solution consiste donc à prendre le problème à sa source et à éduquer les gens afin qu'ils recyclent mieux leurs déchets. Cela commence sur les bancs de l'école. Si cela ne suffit pas, les lois sont faites pour être appliquées et le pouvoir exécutif veillera à ce qu'elles soient respectées. Mais même l'Enfer est pavé de bonnes intentions. Quel lecteur se qualifiant d'"écologiste" n'a jamais "oublié" de trier ses déchets ou n'a jamais jeté un détritus dans la nature au lieu de le mettre dans une poubelle... Nous avons donc tous un rôle à jouer si nous voulons préserver durablement la planète. Quand des fêtards se rassemblent à Stonehenge par exemple pour célébrer le Solstice d'été et quittent les lieux en laissant derrière eux des centaines de kilos de détritus, on réalise que la mentalité des participants n'a pas fort changé depuis que l'écologie à voix de citer. Même chose avec les mégôts de cigarettes, les papiers et les plastiques qui continuent à polluer les arrêts de bus, nos plages, nos chemins de randonnées et nos forêts. Malgré tous les discours écologiques et les programmes de sensibilisation diffusés tous azimuts, il est clair qu'à l'abri des regards les inciviques et les désinvoltent essayeront toujours de faire de leur mieux pour échapper à toute contrainte et laisseront les autres se charger des basses besognes. Ce principe s'applique déjà au niveau le plus élémentaire de l'organisation, dans la famille. Si nous voulons sauver la planète, il est temps que les rôles et les responsabilités de chacun soient clairement définis. C'est l'objet de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques ou COP21 qui s'est tenue à Paris en décembre 2015. La COP 21 et l'Accord de Paris L’Accord de Paris sur le climat fut adopté le 12 décembre 2015 au cours de la COP21. Il a pour ambition de contenir le réchauffement planétaire à 2°C par rapport à l’époque pré-industrielle. Ce qui nous attend Quatre scénarii ont été modélisés par le GIEC. En l’absence de nouvelles mesures pour réduire les émissions, la hausse globale des températures atteindra probablement à la fin du XXIe siècle 3.7 à 4.8°C par rapport à 1850-1900. Le seuil de 2°C choisi comme compromis par les membres de la COP21 implique que les émissions cumulées ne dépassent pas environ 2900 Gt de CO2. Il implique de réduire de 40 à 70% les émissions de GES d’ici 2050 (par rapport à 2010) et de les faire disparaître en 2100. Il va de soi que réduire fortement les émissions exige des investissements de plusieurs centaines de milliards de dollars par an d’ici 2030. Pour espérer contenir le réchauffement à seulement 1.5°C, l’effort est encore plus important et paraît presque irréalisable au regard des niveaux d’émissions actuels. L'Accord de Paris fut finalement ratifié en octobre 2016 par au moins 55% des pays membres, ce qui représentait 177 États ou entités étatiques dont in extremis par la Commission européenne (un comble alors qu'elle est l'intiguatrice de cet accord). Le traité est donc entré en force, devenant un traité international et donc contraignant pour les États, en particulier pour les plus pollueurs de la planète qui l'ont tout de même signé dont la Chine, l'Inde, les Etats-Unis et l'Europe et indirectement pour les entreprises et finalement tout le monde. A voir : Ce que représente concrètement une hausse moyenne de température de 4 degrés Une simulation de Climat Central.org Mais encore faut-il que cela se concrétise par des actions durables et une réduction effective de la quantité de dioxyde de carbone présente dans l'atmosphère. Aussi, le but de la COP22 qui s'est tenue en novembre 2016 fut de définir concrètement les actions que chaque pays allait mettre en oeuvre pour atteindre les objectis de la COP21. Vu l'ampleur et l'urgence du défi, les différents gouvernements auront défini dès 2018 les règles liées à l'Accord de Paris, soit avec deux ans d'avance. On reparlera des résultats obtenus lors de la prochaine réunion du GIEC. Malheureusement, comme il l'avait annoncé pendant sa campagne électorale, le président Donald Trump annonça le 1 juin 2017 que les États-Unis se retiraient de l'Accord de Paris : "Afin de remplir mon devoir solennel de protection de l’Amérique et de ses citoyens, les États-Unis se retireront de l’Accord de Paris sur le climat", ce qui lui valut les applaudissements de certains républicains. Trump précisa qu’il ne "voulait rien qui puisse se mettre en travers" de son action pour redresser l’économie de la première puissance mondiale. Et de conclure : "Je ne peux pas, en conscience, soutenir un accord qui punit les Etats-Unis [...]. J’ai été élu pour représenter les habitants de Pittsburgh, pas de Paris." Le Président a toutefois déclaré que son pays était prêt à négocier un nouvel accord sur le climat. Sa déclaration souleva un tollé de protestations partout dans le monde y compris aux États-Unis et de grands industriels américains comme Esso ont bien conscience qu'ils polluent l'environnement et veulent y remédier. Quelles sont les conséquences du retrait des États-Unis de l'Accord de Paris ? Sur le plan légal, un État membre qui dénonce l'Accord doit attendre 3 ans et respecter un préavis d'un an avant de pouvoir oublié le traité qui, rappelons-le, n'est pas contraignant pour les parties. Les États-Unis ne pourront donc pas quitter l'Accord avant 2020, c'est-à-dire à l'époque de la prochaine élection présidentielle américaine. Selon le rapport 2015 de l'Union européenne, les États-Unis sont le deuxième pollueur de la planète derrière la Chine (29.5%) avec 14.3% des émissions de dioxyde de carbone, mais ils sont en tête des pollueurs avec 16.1 tonnes de CO2 émis par habitant contre 7.7 tonnes pour la Chine en 2015. La déclaration de Donald Trump fut dénoncée par la Chine, l'Union européenne, la France, la Belgique et d'autres États-membres qui veulent absolument défendre ce traité qui vise à limiter la hausse de la température moyenne mondiale en dessous de 2°C par rapport à l'ère préindustrielle. Suite à l'annonce de Donald Trump, les gouverneurs démocrates des États de New York, Washington et de la Californie, qui représentent près d'un quart de la population américaine, ont décrété une "alliance pour le climat". Selon Andrew Cuomoils, gouverneur de New York, ensemble ils sont "déterminés à atteindre l’objectif américain de réduction de 26 à 28% des émissions de gaz à effet de serre" par rapport à 2005. Cette alliance devrait servir de "forum pour soutenir et renforcer les programmes existants contre le changement climatique [...] ou mettre en oeuvre de nouveaux programmes de réduction des émissions de carbone." Puis, rompant avec la politique de Donald Trump, en 2021 le président américain Joe Biden annonça le retour des États-Unis dans l'Accord de Paris. Mais cela n'a pas empêché la rélection de Donald Trump et sa décision de quitter l'Accord de Paris. Il reste heureusement une majorité de gens responsables sensibles aux questions environnementales y compris au sein de la communauté internationale qui souhaitent protéger la planète. Cette attitude responsable c'est même concrétisée en 2017 au coeur de la World Bank. L'effet World Bank
Deux ans après la COP21, l'Accord de Paris s'est vu renforcé au cours du Sommet One Planet qui s'est tenu à Paris le 12 décembre 2017 en présence du président français Emmanuel Macron et de centaines de leaders internationaux à l'exception du président Trump, raison pour laquelle le Sommet bien que se déroulant dans la capitale française porta un nom anglophone. "One Planet" fut l'occasion de donner la parole à 50 intervenants engagés dans la protection de l'environnement (ONG, représentants gouvernementaux, entrepreneurs, acteurs locaux, scientifiques, etc). A cette occasion, dans un mouvement solidaire qui fera sans doute des émules, la World Bank (Banque Mondiale) qui accorde des prêts aux pays en développement pour stimuler la croissance économique a publié une déclaration disant qu'elle n'offrira plus de soutien financier à l'exploration des énergies fossiles après 2019 : "La World Bank ne financera plus le pétrole et le gaz en amont", citant le besoin de changer dans un "monde en évolution rapide." En 2015, la World Bank avait déjà promis de consacrer 28% de son budget à l'action climatique d'ici 2020. Le dernier communiqué de la Banque suggère qu'elle est sur la bonne voie pour atteindre cet objectif. C'est une décision majeure à l'encontre des industries explorant et exploitant l'énergie fossile et une victoire importante pour les défenseurs de l'environnement. Elle renforce l'intérêt de tous les acteurs pour les énergies renouvelables et facilitera la transition énergétique. En effet, partout dans le monde, il est aujourd'hui moins coûteux de construire de nouvelles installations d'énergie renouvelable que d'exploiter et d'entretenir par exemple les centrales à charbon existantes. La World Bank a néanmoins prévenu les acteurs qu'il y a des "circonstances exceptionnelles", envisageant "de financer le gaz en amont dans les pays les plus pauvres où l'accès à l'énergie est clairement bénéfique et le projet s'intègre dans les pays engagés dans l'Accord de Paris." L'Accord de Paris reste donc un facteur majeur dans la décision de la World Bank. On reviendra sur les rapports du GIEC et les impacts climatiques d'ici 2050. Pour plus d'informations Sur ce site Les impacts climatiques d'ici 2050 Sur Internet Accord de Paris (COP21), UN, 2015 Protocole de Kyoto (cf. aussi ONU) United Nations Framework Convention on Climate Change (UNFCC, en français) The Limits to Growth ou rapport Meadows, 1972 (aussi en ligne) IPCC (GIEC) Rapports d'évaluation et de synthèse des impacts du changement climatique, GIEC, depuis 1990 Réchauffement planétaire de 1,5°C, GIEC, 2019 Liste des bornes de recharges électriques dans le monde Liste des pompes à hydrogène dans le monde (Fuel Cells) Emission de CO2 de votre véhicule (ADEME) Consommations et émissions des véhicules particuliers (PDF), ADEME, 2015 Conversion de litres de carburant en kilos et volume de CO2 (calculette) Sustainable Shipping Part 1, 2, 3 – Something in the Air, Seaspout, 2012 CO2 time series 1990-2015 per region/country, EDGAR/Europa Emission de CO2 de votre véhicule (calculette) What's Really Warming the Wold ?, Bloomberg Prix de la taxe automobile et du bonus/malus en France Prix de la taxe automobile en Belgique Prix de la taxe automobile (vignette) au Luxembourg Salon de l'Auto de Detroit, Tokyo, Paris, Bruxelles, Genève, Francfort Palmarès 2008 des voitures les moins polluantes (PDF de l'Ademe) Directive européenne 2008/98/CE (la gestion des déchets) Directive européenne 2004/35/CE (le principe"pollueur-payeur") Avem, le site des voitures électriques et hybrides Retour à L'Ecologie et l'Environnement
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