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Plaidoyer : Quand la Terre tourne à l'envers

ou les raisons des modifications de l'écosystème

Sauvons notre planète (I)

Contrairement à l'animation ci-dessus, en réalité la Terre tourne dans l'autre sens comme le montrent ces deux animations pour l'été et l'hiver dans l'hémisphère nord et vice-versa. Pour le retenir, rappelez-vous que sur le plan horaire le Japon est en avance sur l'Europe et l'Amérique est en retard.

 Lorsque j'étais petit mes parents m'ont appris à mettre les papiers à la poubelle et ma maman me faisait de grands yeux quand j'essayais d'en évacuer un d'une manière plus cavalière et moins contraignante. Plus tard quand je visitais la Suisse j'ai toujours été étonné par la propreté de leurs voies publiques. Aujourd'hui quand je vois des sacs en plastique traîner sur les plages ou sur des îles, des mégots par dizaines jetés dans les ruess ou devant les arrêts de bus, des détritus abandonnés en forêt et dans les montagnes ou des usines polluantes implantées en bordure des rivières, je me demande si son propriétaire éprouve la moindre culpabilité ou à conscience de la fragilité de sa planète. Leur irresponsabilité me sidère et me révolte.

L'état de santé de nos écosystèmes est entre nos mains et me laisse perplexe; qu'avons-nous fait pour en arriver là et quelles mesures prenons-nous pour corriger les erreurs du passé ? Nous tenterons de répondre à ces deux questions et bien d'autres dans cet article en prenant quelques exemples explicites d'activités humaines mal gérées. Le constat n'est malheureusement pas flatteur, ni pour les pouvoirs publics ni pour les industriels.

La Terre : un bilan de santé fragile

Si nous faisons le bilan, les personnes les moins touchées par cette problématique essayeront de relativiser cet état de fait, évoquant soit des accidents soit des déséquilibres que le système peut parfaitement gérer. Prenons l'effet de serre. D'un point de vue climatique, plusieurs fois au cours de son évolution, la Terre connut des périodes de glaciation suivies par des périodes très douces où la végétation devint luxuriante sous les tropiques.

Ce phénomène est naturel, la Terre étant à même de préserver son équilibre thermodynamique. Ces variations climatiques sont cycliques et se reproduisent environ tous les 100000 ans[1], affectés d'oscillations plus discrètes provoquées par les mouvements de la Terre.

Certaines mégapoles Occidentales, d'Extrême Orient ou d'Afrique combinent les émissions polluantes et les forêts de béton. Smog, odeurs nauséabondes, déreglement du métabolisme (maladies respiratoires, stress, surpoids, etc) et disparition de la nature, tels sont les horizons qui nous attendent demain, et déjà dans certaines agglomérations, si nous n'arrêtons pas de polluer. Voulez-vous vraiment transformer la Terre en une chambre à gaz cernée de béton ? Quand on sait que chacun d'entre nous consomme environ 15000 litres d'air chaque jour, nous avons de bonnes raisons de nous inquiéter de l'état de santé de notre planète. Documents Air-zone et Eidolons.

A plus long terme, des facteurs astronomiques comme l'activité solaire ou le passage du Soleil dans les bras de la Galaxie peut entraîner d'autres modifications dont il est difficile de déterminer les effets précis. Mais cet écosystème est relativement sensible. Si la Terre a survécu durant 4.5 milliards d'années, comme tout système elle peut se dérégler et pour ainsi dire mourir inopinément d'un coup de froid ou au contraire d'une montée trop rapide en température...

En fait la Terre ne mourra pas au sens géophysique du terme, il faut pour cela que son noyau et son manteau se refroidissent et se solidifient, ce qui n'aura pas lieu avant plusieurs milliards d'années (et nous serons carbonisés avant par le Soleil). En revanche, en de nombreux endroits, le sol sera devenu stérile et des régions entières ressembleront à une planète désolée ou pour toute animation nous nous devrons nous contenter de la poussière ou de la neige soulevée par le vent. La vie qui essayera de survivre dans ces nouvelles conditions climatiques hostiles mourra très rapidement faute d'adaptation à ses conditions de vie devenues extrêmes. Malheureusement nous faisons partie de cette bioscénose. On a constaté depuis longtemps que tout déséquilibre local peut engendrer des perturbations à l'échelle globale, suite aux déplacement des masses d'air et des courants océaniques.

Quand l’homme ne s’en mêle pas, dame Nature nous offre déjà quelques beaux exemples : les cendres volcaniques rejetées en 1982 dans la stratosphère par le volcan mexicain El Chiñon retombèrent sur toute l'Europe quelques semaines après l'éruption ; les gaz d’acide chlorhydrique et de dioxyde de soufre éjectés par le volcan philippin Pinatubo en 1991 se sont transformés en éléments actifs, les premiers dissous dans la vapeur d’eau sont retombés sous forme de pluies acides, les seconds transformés en acide sulfurique sont devenus de nouveaux aérosols qui ont augmenté l’albedo de la Terre et l’effet de serre; à l’instar des célèbres CFC, les millions de tonnes de chlore libérés par le Pinatubo se sont transformés en oxyde de chlore et ont accéléré la destruction de la couche d’ozone; citons enfin les tempêtes de sable qui se développent en divers endroits du monde (Afrique du Nord, Chine, Californie, etc.) et qui soufflent sur les villes non seulement du sable mais précipitent également les émissions polluantes, les pollens et autres poussières vers le sol au point d'affecter la santé des personnes les plus sensibles.

En permanence l'atmosphère entraîne les gaz et les scories de nos usines jusqu'aux antipodes, perturbant l'équilibre naturel de la planète. Ces particules sont très légères et resteront en suspension dans l'atmosphère ou s’accumuleront dans les cirrus pendant des années avant de retomber. Ce brassage est particulièrement important depuis le XXe siècle où le tissu industriel et la pression démographique se sont étendus de façon exponentielle, de même que leurs rejets inévitables.

A ce rythme, sans contrôle, vers 2050 la concentration de gaz carbonique dans l'atmosphère aura doublé par rapport à 1750, atteignant 500 ppm, accompagnée d'une hausse des températures globales moyennes de 3°C. Ce phénomène aura des répercutions directes sur la masse des glaces polaires, sur la hauteur des océans et finalement sur les climats[2] et l'économie. Si l'effet de serre s'accélère, les grandes métropoles côtières seront touchées, les cités balnéaires et les terres agricoles seront périodiquement inondées voire à plus long terme noyées définitivement sous les eaux (cf. les polders aux Pays-Bas ou Venise). On y reviendra.

Il y a également la question très sensible de l'altération de la couche d'ozone située dans la stratosphère. Les dégagements de gaz actifs tels l'oxyde d'azote, l'oxyde de carbone et le gaz carbonique par nos activités industrielles et privées détruisent les molécules d'ozone qui offrent un écran protecteur naturel contre les effets néfastes des rayonnements ultraviolets. En l’espace de 15 ans, la couche d’ozone a diminué de 6%. Selon différentes études, cette destruction n'est pas naturelle et déséquilibre les propriétés de la biosphère avec pour conséquence à moyen et long terme des cancers de la peau et l’aveuglement de certains animaux d’élevages.

Mais ce n’est pas tout; d’autres facteurs contribuent à modifier les climats : les pluies acides, l’eutrophisation de l’eau et la déforestation. La destruction des forêts, qu’elle soit “naturelle” ou artificielle et l’érosion des sols dûe à la fréquence des récoltes, à la défoliation ou à l’utilisation massive des herbicides détruisent l’environnement en l’espace de 5 à 10 ans. Face à cette situation, la reforestation doit être une priorité.

Pour réellement comprendre les interactions qui lient tous ces phénomènes, il faut assurer un contrôle continu des éléments entrant dans tous les processus touchant la biologie et la biochimie. Ces éléments sont le carbone, l’azote, le phosphore et le soufre et bien sûr l’oxygène avec lequel ils peuvent se lier.

A gauche, en certains endroits d'Afrique équatoriale la déforestation n'a laissé que quelques bouquets d'arbres sur les collines. Au centre et à droite, la progression de la déforestation dans l'état de Rondônia, à l'ouest du Brésil entre 2000 et 2009. Chaque année, le Brésil voit jusqu' à 2.5 millions d'hectares (record de 1995), soit près des deux-tiers de la superficie de la Belgique partir en fumée au profit de l'agriculture afin de satisfaire la demande de nourriture toujours croissante des Occidentaux. Une bonne partie de cette déforestation se fait de manière inégale et en exploitant des travailleurs clandestins et des enfants. Les réclamations, Grigo ? Elle se résolvent à coup de pistoleros ! Documents NASA/Earth Observatory

Se greffe sur ces menaces celles qui pèsent sur l’équilibre écologique des montagnes, y compris l’Himalaya. Tous les êtres humains dépendent des ressources naturelles, bois, gaz, ressources minérales (eau, métaux, etc) ou de l’énergie électrique.

Selon Derek Denniston[3], auteur d’une étude pour le compte du Worldwatch Institute, dans les pays civilisés le facteur humain exerce une pression grandissante sur les terres arables et la biodiversité. Les ressources minières font l’objet d’une exploitation intensive[4] et les activités humaines, touristiques et sportives appauvrissent les régions montagneuses (sans parler des barrages, de la culture de la coca et l'exploitation des bois précieux qui détruisent des centaines de milliers d’hectares de forêt).

Dans cette perspective, il conviendrait de mieux répartir les terres et les ressources locales. On y reviendra dans d'autres dossiers consacrés au développement durable et ses tendances à l'horizon 2050.

Les neuf limites planétaires

Face à toutes les formes de dégradations de l'environnement et des pollutions que nous créons, pour tenter d'avoir une vue globale de la problématique et suivre son évolution, en 2009 les scientifiques ont à nouveau sonner l'alarme avant qu'il ne soit trop tard. Une équipe de 26 scientifiques dirigée par Johan Rockström du Stockholm Resilience Center (SRC) a identifié neuf dimensions autour desquelles évolue l'écosystème terrestre.

Les neuf limites planétaires établies par le Stockholm Resilience Center mises à jour en 2022. Document adapté par l'auteur.

Comme il existe des variables météorologiques (température, pression, humidité, etc), il existe des variables écosystémiques. A l'image des bras articulés d'une machine bien huilée, elles représentent autant de dimensions ou degrés de liberté de l'écosystème terrestre. Mais comme tout système, elles présentent des limites qui, comme des zones d'alarmes ou des gardes-fous ne peuvent pas être franchis au risque de gripper ou de surchauffer le mécanisme en le forçant à fonctionner en dehors de la plage de son régime. De l'état stable, le système devient instable et peut rapidement dégénérer comme une belle mécanique mal entretenue peut se transformer en épave.

Appliqué à l'écosystème terrestre, les chercheurs ont inventé le concept de "limite planétaire" : l'idée est que depuis plus de 10000 ans, tout au long de l'Holocène, la Terre est globalement restée dans un état stable malgré des modifications régionales des écosystèmes. Si certaines limites sont franchies à l'échelle mondiale, cet équilibre sera rompu et nous assisterons à un changement de régime à l'échelle planétaire, c'est-à-dire à un changement d'état global de l'écosystème terrestre.

Les chercheurs ont identifié neuf dimensions ou limites planétaires définies comme des seuils écosystémiques que l'humanité ne devrait pas dépasser pour ne pas compromettre les conditions favorables dans lesquelles elle a pu se développer et pour pouvoir durablement vivre dans un écosystème harmonieux (en équilibre) et sûr, c’est-à-dire en évitant les modifications brutales et difficilement prévisibles de l'environnement planétaire.

Les neuf dimensions ou processus naturels qui assurent la stabilité de la biosphère sont les suivants :

1. - Le changement climatique

Mesuré par la concentration de gaz carbonique dans l'atmosphère.

2. - L'intégrité de la biodiversité

Mesurée par le taux d'extinction des espèces en termes de biodiversité génétique (nombre d'espèces) et de perte de biodiversité fonctionnelle (rôle manquant)

3. - Les perturbations globales des cycles biochimiques de l'azote et du phosphore

Mesurées par l'apport annuel d'azote et de phosphore dans l'environnement (océans et sols).

4. - Les changements d'usage des sols

Mesurés par la surface forestière avant la déforestation.

5. - L'introduction de nouvelles substances

Mesurée par la quantité de matières toxiques dans l'environnement.

6. - L'acidification des océans

Mesurée par le taux moyen de saturation de l'eau de mer de surface en aragonite (carbonate de calcium) par rapport au niveau préindustriel (fin XVIIIe.s).

7. - L'usage de l'eau douce

Mesuré par la consommation des ressources en eaux de ruissellement.

8. - La dégradation de la couche d'ozone

Mesuré par la concentration en ozone par rapport au niveau préindustriel.

9. - L'augmentation des aérosols dans l'atmosphère

Mesuré par la concentration des particules fines et autres polluants atmosphériques par rapport au niveau préindustriel.

Ces neuf processus ne sont pas indépendants car il existe des interactions entre plusieurs d'entre eux. Parmi les plus visibles citons :

- L'impact de l'augmentation de la concentration du gaz carbonique atmosphérique (1) sur l'acidification des océans (6) et sur la biodiversité marine (2)

- L'impact des changements d'usage des sols (4) sur la biodiversité (2) et sur les cycles biogéochimiques (3),

- L'impact de la dégradation de la couche d'ozone (7) sur la biodiversité (2),

sans oublier évidemment l'impact principal et le plus redouté, celui du dépassement de ces neuf limites planétaires sur la survie de l'humanité.

On parle de rétroaction positive lorsque la combinaison d'au moins deux rétroactions produit un effet indésirable (par exemple le réchauffement du climat fait fondre le permafrost qui libère du méthane dans l'atmosphère).

Le tableau suivant reprend les valeurs des neuf limites planétaires :

Les neuf limites planétaires

Indicateur

Mesure

Limite planétaire

Valeur (2022)

Statut

1. Le changement climatique

Concentration de CO2 dans l'atmosphère (ppm)

ou forçage radiatif (W/m2)

≤ 350 ppm

≤ +1.0 W/m2

417 ppm

+3.18 W/m2

2. L'intégrité de la biosphère

Diversité génétique

Taux d'extinction: Nombre d'extinctions par million d'espèces et par an (E/MSY). Le taux normal est de 1 E/EMSY

≤ 10 E/MSY

100-1000 E/MSY

Diversité fonctionnelle

Indice d'Intégrité de la Biodiversité (BII)

Evaluation mondiale en cours,

≥ 90%

Non chiffrée (a),

84% en Afrique australe

3. Les cycles biogéochimiques

Cycle de l'azote

Fixation biologique industrielle et intentionnelle de l'azote (téragrammes par an)

≤ 62 Tg/an

150–180 Tg/ an

Cycle du phosphore

Mondial: entrée du phosphore dans les océans (téragrammes par an)

Régional: Entrée du phosphore dans les réservoirs naturels d'eau douce (téragrammes par an)

Mondial: ≤ 11 Tg/an

Régional: ≤ 6.2 Tg/an

Mondial: 22 Tg/an

Régional: 14 Tg/an

4. Les changements d'usage des sols

Proportion de la forêt originelle avant la déforestation

≥ 75%

62%

5. L'introduction de nouvelles substances

Concentration dans l'environnement de substances toxiques susceptibles de présenter un risque sanitaire (perturbateur endocrinien, cancérogène, etc) : métaux lourds et plastiques, y compris sous forme de nanoparticules, éléments-traces métalliques, contamination radioactive.

Evaluations en cours

Non chiffrée (b)

6. L'acidification des océans

Saturation moyenne globale en aragonite dans les eaux de surface (unités Omega)

≤ 2.75

(80% du niveau préindustriel)

3.03

(88% du niveau préindustriel)

7. L'usage de l'eau douce

Consommation globale d'eau de surface et de nappe phréatique (km3/an)

≤ 4000 km3/an

2600 km3/an

*

8. La dégradation de la couche d'ozone

Concentration de l'ozone stratosphérique (unité Dobson)

≥ 275 DU

220–450 DU (c)

9. L'augmentation des aérosols dans l'atmosphère

Épaisseur optique des aérosols

Valeur mondiale non chiffrée,

Asie du Sud: ≤ 0.25

Non chiffrée,

Asie du Sud: 0.3-0.4 (d)

Légendes: = limite franchie, = vigilence, on approche de la limite ou elle est déjà régionalement franchie, = reste sous la limite.

NB. La valeur actuelle du BII (2.a) n'est que partiellement chiffrée mais le taux d'extinction des espèces a franchi la limite; (5.b) n'est que partiellement chiffrée car les évaluations sont très difficiles mais les experts ont estimé que la limite est franchie; (8.c) Dépassement au-dessus des régions du pôle nord et du pôle sud selon la saison ou les années; (9.d) Valeur mondiale pas encore quantifiée. Dépassement en Asie du Sud.

* Concernant la 7e limite, l'usage de l'eau douce, on connait encore mal le cycle de l'eau dite verte (contenue dans les précipitations, l'humidité des sols, l'évaporation des arbres, etc). Les indicateurs sont en grande partie manquants et les données sont encore trop peu suivies. L'indiquer sous la limite, est donc peut-être optimiste.

Données extraites des rapports du Stockholm Resilience Center (2015, 2022).

Source: Stockholm Resilience Center (SRC)

En 2015, en prévision de la conférence COP21 sur le climat, les experts du SRC estimaient que l'augmentation des aérosols dans l'atmosphère (4) et l'introduction de nouvelles substances dans l'environnement (5) étaient des données difficilement quantifiables. Mais à force d'obstination, en faisant appel à des équipes internationales de chercheurs et en recourant à des techniques de pointe, ils finirent tout de même par les mesurer. Cette année là, ils annoncèrent que sur les neuf limites, sept avaient été évaluées et chiffrées et quatre furent déjà franchies (1 à 4 ci-dessus).

En 2022, au lendemain de la publication par le GIEC (IPCC) de son rapport de synthèse sur l'impact climatique d'ici 2050, les experts du SRC annoncèrent le dépassement d'une sixième limite planétaire, celle de la concentration dans l'environnement de nouvelles substances potentiellement toxiques (5). On sait depuis l'usage du plomb, du cuivre et de l'argent à des fins domestiques ou sanitaires que les métaux lourds ont des effets toxiques de même que beaucoup de produits chimiques (cf. les perturbateurs endocriniens). On reviendra sur la pollution liée aux plastiques et sur le risque sanitaire des nanoparticules.

Dans le rapport du SRC publié le 18 janvier 2022, les chercheurs affirment que la quantité de produits chimiques présente dans notre environnement a largement dépassé les seuils de tolérance : la "production de produits chimiques a été multipliée par 50 depuis 1950. Et elle devrait encore tripler d'ici 2050". Comme le résuma sur Twitter Olivier Fontan, ancien directeur du Haut Conseil pour le Climat : "En gros, on meurt étouffés par nos produits chimiques et plastiques" !

Selon Carney Almroth, coauteur de cette étude, "Certains de ces polluants peuvent être trouvés dans le monde entier, de l'Arctique à l'Antarctique, et peuvent être extrêmement persistants. Nous avons des preuves accablantes d'impacts négatifs sur les systèmes terrestres, y compris la biodiversité et les cycles biogéochimiques".

Actuellement, si les autres limites (7 à 9) n'ont pas encore été atteintes, seule l'usage de l'eau douce (7) reste globalement mesurée et donc stable depuis le début de l'Holocène.

Néanmoins, soyons très prudents car cela ne veut pas dire que tout va bien pour ces trois dernières catégories. Nous savons tous que l'eau est une ressource précieuse qu'il faut protéger. Localement les réserves d'eau douce sont polluées ou disparaissent en raison du réchauffement du climat. L'eau est également trop souvent gaspillée dans les pays riches, en particulier dans les secteurs de l'agriculture intensive et du tourisme. On y reviendra dans le dossier sur l'eau, l'or bleu.

De même la couche d'ozone nous offre une protection inestimable contre les rayons nocifs du Soleil. Mais les trous d'ozone au dessus des pôles nous prouvent qu'elle subit des changements imprévus. On y reviendra à propos de l'effet de serre.

Enfin, l'augmentation de la concentration des aérosols dans l'atmosphère combinée au réchauffement climatique est déjà une réalité localement alarmante, qui peut non seulement s'emballer mais aussi entraîner des allergies et des maladies. L'Asie du Sud, quelques mégapoles chinoises, des villes de haute altitude et même les habitants des villes accueillant les bâteaux de croisière alimentés en pétrole lourd sont particulièrement affectées par ce problème (cf. le smog en Chine, la concentration de particules fines dont de carbone suie en Himalaya ou la pollution maritime).

Autrement dit, si les gouvernements et les institutions supranationales n'agissent pas immédiatement, à grande échelle et en profondeur pour ralentir ou inverser ces tendances, presque tous les indicateurs seront dans le rouge au milieu du XXIe siècle ! Concrètement, on risque de subir les effets d'un déréglement massif des processus thermodynamiques planétaires qui, jusqu'ici fonctionnaient en harmonie pour faire de la Terre un havre de vie où il fait si bon vivre... Face au désintérêt de certains politiciens et chefs d'États pour défendre cette noble cause, on comprend pourquoi la jeune génération se révolte : c'est leur planète que nous saccageons !

Le concept de limites planétaires suscite des débats, mais il a finalement été reconnu et adopté par de nombreuses institutions nationales, européennes et internationales, jusqu'à l'ONU.

Selon l'économiste britannique Mathilde Dupré, co-directrice de l'Institut Veblen, ces "travaux issus des sciences naturelles doivent servir de boussole et imposer des limites à l'économie, en définissant des bornes à ne pas franchir. Cette idée s'oppose frontalement à la théorie économique standard dans laquelle la croissance du PIB semble pouvoir être infinie" (cf. son interview en 2020 sur GoodPlanet mag').

Prise de conscience écologique au Parlement Européen

Sur le plan climatique, l'effet de serre auquel nous assistons a un effet sensible sur la sécurité alimentaire et la bonne santé des océans. Si les chercheurs le savent depuis des décennies, il semble que ce n'est qu'en 2019 que le monde politique en prit conscience ! En effet, en 2019 le GIEC publia deux rapports mettant en lumière le lien existant entre le changement climatique et l'agriculture, ainsi que l'impact du changement climatique sur les océans et les calottes glaciaires. Oui, tout est lié.

Ces deux rapports du GIEC furent présentés le 6 novembnre 2019 au Parlement Européen, aux membres des commissions de l'environnement, du développement et de la pêche. Parmi les experts du GIEC, Jim Skea déclara que "les changements climatiques exacerbent la dégradation des sols, ce qui affecte également les infrastructures et les moyens de subsistance des populations. Une meilleure gestion des sols peut aider à lutter contre le changement climatique, mais elle doit être complétée par d'autres actions" (cf. la FAQ du PE sur le climat).

Logo du Parlement Européen affiché en 2018 sur la passerelle reliant l'hémicycle (le "Caprice des Dieux") aux bâtiments administratifs à Bruxelles.

Jean-François Soussana de l'INRA souligna que le système alimentaire représente entre un cinquième et un tiers des émissions de gaz à effet de serre causées par l'homme. Cependant, le changement climatique affecte également la sécurité alimentaire en entrainant le déclin des récoltes de blé et de maïs. Il a également mis en garde qu’à l'avenir, la stabilité de notre approvisionnement en nourriture diminuerait à mesure que l'ampleur et la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes augmenteraient. On estime que 21 à 37% des émissions anthropiques totales de gaz à effet de serre proviennent de la production, du transport, du traitement et de la distribution des aliments, d'où l'intérêt de privilégier les produits locaux et de saison.

Selon les scientifiques, l'élévation du niveau de la mer s'accélère, principalement à cause de la fonte rapide des calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique. On y reviendra. Selon Hans-Otto Pörtner, le niveau de la mer pourrait augmenter d'environ 5 mètres d'ici 2300. De plus, à cause du réchauffement des océans, la vie marine dispose de moins d'oxygène et de nutriments, ce qui met la sécurité alimentaire en péril pour les communautés dépendant des produits de la pêche. Afin de minimiser la gravité de l'impact du changement climatique, chaque élément compte, chaque année compte, chaque choix compte. Il conclut que "notre volonté politique et sociétale est primordiale."

Tous les scénarios que nous avons entrevus ne sont pas catastrophiques mais nous devons éviter qu'ils ne s'aggravent au risque de perdre une bonne partie de la biodiversité et de provoquer des catastrophes naturelles. C'est déjà le cas dans de nombreuses régions du monde. On en reparlera.

Ce ne sont pas des chimères de quelques chercheurs, n'en déplaisent à certains chefs-d'états, politiciens et chercheurs trop bien assis sur leurs privilèges et loin de la nature dans leurs bureaux calfeutrés.

Si le progrès et l'activité industrielle doivent se poursuivre, l'alternative consiste à sensibiliser les pouvoirs publics de façon à ce qu'un programme de contrôle sérieux des rejets de tout ordre soit mis sur pied ainsi que des solutions alternatives.

Si nous voulons que nous enfants puissent encore vivre sur Terre demain et ne nous demandent pas pourquoi l'air sent mauvais, pourquoi la terre est si sale, pourquoi n'y a-t-il plus de poissons et surtout pourquoi nous n'avons rien fait durant toutes ces années, le protocole de Montréal sur la réglementation des CFC, ratifié en 1988 doit être appliqué avec rigueur ainsi que tous les autres accords concernant l'écologie et notamment ceux issus des conférences COP sur le climat.

Le rôle des associations écologiques

Le bâtiment de Greenpeace à HafenCity Hambourg (l'ancien port).

Il fut une époque, dans les années 1970, où les écologistes avaient mauvaise réputation. Ils étaient considérés comme des "hippies" et leurs discours méprisés par la classe politique. Beaucoup de dirigeants et même le public les considéraient alors comme des illuminés ou de gentils anarchistes. Leur discours ne reposait soi-disant sur aucun fondement scientifique et visait uniquement à polémiquer, déstabiliser ou critiquer le système en place mais sans apporter de solution.

Pour organiser leur mouvement et sensibiliser le public à leur action, l'association internationale Greenpeace fut fondée en 1970. Depuis sa création, son rôle s'est avéré très utile quoiqu'en pense le pouvoir politique et certains scientifiques pour ne citer que M.Allègre.

A l'image des autres organisations écologiques, cette association vise à protéger l'équilibre fragile de la Terre. Greenpeace récolte essentiellement des données sur l'écologie aux quatre coins de la planète et les communique au public. Chaque fois qu'elle découvre un fait ou un risque pour l'environnement ou pour la santé des hommes, elle sonne l'alarme. Ce n'est que légitime, non seulement pour préserver notre environnement, mais pour nous protéger nous-même ainsi que nos enfants.

Mais tout le monde ne l'entend pas de cette oreille. A l'époque des explosions nucléaires françaises à Mururoa sur lesquelles nous reviendrons en détail, le Gouvernement français a fait courir le bruit que Greenpeace était une organisation terroriste. Il a si bien entretenu la rumeur que l'organisation a dû fermer son siège parisien durant plusieurs années ! Heureusement, son siège américain restait en alerte et suivait le dossier du nucléaire de très près.

A se demander quelle attitude est la plus criminelle : celle d'une organisation écologique militante informant le public concernant un risque sanitaire et environnemental ou celle d'un terrorisme d'Etat cachant la vérité sur les retombées radioactives et laissant courir les enfants sur des terres contaminées... !

 Une parmi les nombreuses exploitations irréfléchies de la forêt pluvieuse. Il s'agit de la destruction de la forêt amazonienne dans l'Etat du Para, au Brésil. La société américaine Cargill corporation détruit la forêt pour créer des plantations de soja dont les pousses et l'huile viendront alimenter le marché occidental. Document Greenpeace/Daniel Beltra.

La question de la définition du terrorisme et de ses motivations méritent qu'on lui consacre un article ainsi qu'aux actions de ces soi-disant "éco-terroristes" selon le qualificatif du FBI mais qui n'ont jamais blessé ni tué personne et qu'il est préférable d'appeler des activistes écologistes.

Heureusement, grâce aux scientifiques et aux journalistes d'investigations, la population est aujourd'hui consciente que le Gouvernement français lui a caché et continue à lui cacher des vérités que les autres pays ont depuis longtemps reconnu et dont ils discutent en toute transparence.

Dans le fond, les vieux politiciens français ne savent pas encore comment fonctionne la démocratie. Espérons pour le bien-être de tous que les jeunes élus ne feront pas les mêmes erreurs que leurs parents.

Il apparut en effet très rapidement aux yeux du public et des scientifiques que ces écologistes de la première heure s'attaquaient à des problèmes fondamentaux, des sujets de société, mettant en exergue les carences du système, notamment la langue de bois des autorités, l'escalade à l'armement, les pollutions industrielles, le problème du nucléaire, l'inaction des gouvernements face à la destruction des écosystèmes ou aux modifications du climat, autant de domaines où les gouvernements et les industriels ont très mal géré la situation.

L'incompétence ou l'irrespect de ces derniers a conduit et conduit encore localement à des excès, voire des délits et des accidents criminels pour le prestige ou le profit immédiat au détriment de la protection de la nature - animaux et végétaux - et du développement durable. Ces attitudes égoïstes et irresponsables sont inacceptables dans un Etat de droits et doivent être sévèrement sanctionnées. Mais il n'est pas toujours évident pour un particulier ni même une association de se battre et de gagner un procès comme une multinationale.

Dans d'autres domaines, les écologistes se sont opposés et continuent à s'opposer à l'utilisation de l'énergie nucléaire tant à des fins civiles que militaires du fait des désavantages et des risques évident liés à ce type d'énergie soi-disant propre, ils sont contre les industries polluantes, contre l'exploitation irréfléchie des ressources naturelles ou contre certains types de chasse notamment.

Bref, pour les uns les "verts" sont soi-disant contre tout et n'offrent aucune alternative réaliste, pour les autres, favorables à leurs actions, ils représentent les défenseurs de l'environnement, les protecteurs de la nature qui ont une vision réfléchie et responsable des choses.

Reconnaissons que les écologistes mettent les gouvernements en face de leurs responsabilités afin qu'ils gèrent dorénavant leurs dossiers en "bon père de famille" plutôt qu'en fermant les yeux sur les délits et les abus de toutes sortes.

L'écologie, un style de vie

Si les actions des écologistes ne sont pas à proprement parlé politiques, les politiciens ont très vite compris qu'ils s'attiraient la sympathie de l'électorat s'ils présentaient un programme relatif à l'écologie en complément de leurs actions socio-économiques.

Traces de pollution : vidanges de pétroliers à l'Ouest des Etats-Unis observés à 3.7 microns le 3 Avril 1985. Document Michael King.

Traces de vidanges de pétroliers. Aujourd'hui les contrevenants pris sur le fait doivent payer une amende assez lourde pour cette pollution mais les armateurs sont riches.

Nous savons pertinement bien que s'opposer par exemple au transport du pétrole brut par la mer est impossible, comme il est probalement impossible de s'opposer à la commercialisation d'emballages et autres conditionnements en plastique car cette matière offre des avantages pratiques et sanitaires évident. Mais si un politicien chargé de l'environnement ou l'Europe à l'idée de réglementer le trafic maritime et de mettre à l'amende les pollueurs, les capitaines de ces bâteaux seront obligés de respecter les lois au risque de se retrouver devant les tribunaux en cas d'infraction ou d'accident et de ne plus pouvoir commander de navire.

De même si un ministre chargé de la consommation ou de l'environnement à l'idée d'installer des containers pour recycler les déchets en plastique, nous évitons de les jeter en décharge et participons à une meilleure gestion de la planète. Cette méthode peut s'appliquer à tous les domaines. Finalement le point de vue des "verts" est très intéressant et mérite qu'il soit supporté et même développé à long terme.

En revanche, pénaliser les usagers à coups d'amendes et de taxes à la place des industriels pollueurs n'est pas du tout équitable et reste très mal perçu par la population, raison pour laquelle le principe "pollueur-payeur" fut mis en place. Mais dans la plupart des secteurs, les industriels n'ont aucun scrupule à finalement faire payer la facture aux usagers (cf. l'électricité, les taxes sur les voitures et autres produits).

Aujourd'hui l'écologie fait partie de notre culture et même les pays en voie de développement ont bien conscience que c'est une priorité au même titre que le développement de leur société.

Greenpeace est devenu la multinationale de l'écologie. Elle est présente dans 40 pays et compte près de 3 millions de membres. La "petite bande de hippies" a gagné sa réputation par le courage de ses activistes et la volonté de ses membres qui ont osé affronter les autorités pour défendre un style de vie et leur planète.

L'ambition des organisations écologiques est justifiée quand on voit l'état actuel de la planète et l'inertie des responsables politiques face aux comportements délictuels de certains de leurs administrés en matière de respect de l'environnement. Lassés d'entrendre parler nos politiciens sans voir d'actions concrètes, Greenpeace a décidé d'agir !

Pour ceux et celles qui en douteraient encore, Greenpeace ne soulève pas que des délits. En concertation avec les chercheurs, leurs experts étudient également l'impact des activités humaines sur l'environnement et, le cas échéant, avertissent les autorités qu'il y a un risque potentiel à terme si elles ne prennent pas de mesures. C'est notamment le cas des moyens d'extractions ou de transports polluants ou à risque (par ex. les exploitations minières et les pétroliers) et des industries polluantes, de l'épuisement des ressources d'énergie fossiles, de l'épuisement ou de la pollution des nappes phréatiques, des rivières et des lacs, de l'enfouissement des déchets industriels, de l'immersion des épaves en mer, des problèmes de sécheresse ou de la chasse des animaux sauvages parmi des dizaines d'autres exemples.

Enric Navarro, fermier espagnol, fut contraint de brûler ses cultures biologiques qui furent contaminées par du maïs génétiquement modifié cultivé à proximité. Document Greenpeace.

Aujourd'hui leur attitude préventive est souvent relayée par les administrations publiques, surtout aux Etats-Unis, où le Ministère de l'Environnement est sous l'oeil de Greenpeace qui n'hésite pas à souligner les carences du système. L'Europe rattrape son retard mais étant constituée de nombreux états indépendants, il faut une prise de conscience collective, des lois européennes et du personnel et donc des budgets pour contrôler leur mise en application et leur bonne exécution. Par conséquent, à défaut de contrôle ou de sanction, les pollueurs et les profiteurs n'ont aucun scrupule à violer les lois et à mettre en danger la santé de la population...

La stratégie des associations écologiques vise à détourner et attirer l'attention des autorités qui, constamment harcelées, provoqueront une remise en question de la politique suivie en cette matière. Mais le bras de fer qui s'opère ainsi entre les politiciens ou les industriels et ces organisations est souvent disproportionné vis-à-vis de la cause qu'ils défendent (cf. les affaires en justice contre Bayer, Monsanto, Total, les cigarettiers, etc). Mais avons-nous d'autres choix ? Dans ce domaine une question parlementaire risque peu de sensibiliser le public et chacun sait que seule une action ferme et démonstrative est efficace.

Si les actions vigoureuses des écologistes sont parfois violemment réprimées, c'est parce que leurs membres actifs sont passionnés par les idées qu'ils défendent et préfèrent l'action immédiate aux longs pourparler, souvent associés à la langue de bois et tributaires d'une politique politicienne.

Encouragés par le public, les actions des écologistes furent plus d'une fois couronnées de succès (dénonciation de la pêche au thon non sélective, filtrage des eaux polluées, arrêt de l'activité des bateaux-usines japonais, dénonciation de la présence de sous-marin russe dans les eaux nationales, retrait d'épaves offshore abandonnées, meilleur contrôle des OGM, etc.).

Malheureusement, leurs activités sont souvent marquées par une passion outrancière qui déborde de la stricte rationalité, quand elle ne tourne pas au tragique (par ex. l'affaire des faux époux Turange en relation avec la DGSE).

Chacun s'accorde à reconnaître que le rôle des militants écologistes devrait se limiter à signaler les carences du système, en laissant aux autorités le soin d'apprécier la portée de leurs actes et en respectant l'avis du plus grand nombre. Puisque rien n'indique qu'en ce domaine la démocratie est respectée, des actions coups de poing sont la seule alternative car non seulement elles dérangent mais alertent l'opinion publique et indirectement les médias et les autorités, ce qui est le but de la manoeuvre.

Bref, en vivant comme des épicuriens nous biaisons quelque part les lois de la nature et trichons avec la loterie de la survie. Aujourd'hui les responsables politiques doivent gérer notre sphère écologique de façon intelligente de manière à ce que leurs actions aient des effets bénéfiques pour tous dans l'avenir.

Les effets de la dégradation du milieu sont d'autant plus pervers que la plupart des effets sont invisibles : les gaz et autres polluants libérés dans l'air sont invisibles ou inodores, les sources alimentaires (eau et poissons) sont invisibles de la surface et la perte de biodiversité est invisible à court terme.

Puisque les pollueurs agissent dans le cadre public et intentionnellement en dépit de la législation, le délit voire le crime parfois est doublement fautif. La condamnation devrait toujours être exemplaire avec dédommagement financier important, prise de corps et remise en l'état immédiat du cadre naturel. Mais c'est un voeu pieux, encore trop rarement exécuté. Ici encore, c'est vous est moi qui devons nous rassembler en associations, porter l'affaire en justice afin de mettre nos dirigeants devant leurs responsabilités, tant au plan national qu'européen ou mondial. Les projets avancent mais les procédures administratives sont très longues (jusqu'à plus de 10 ans) et les moyens restent très insuffisants devant l'ampleur de la tache.

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[1] Ces variations climatiques sont prédites depuis les années 1940 par la théorie de l'astronome serbe Milutin Milankovitch. Son modèle a toutefois été amélioré par le belge André Berger de l'UCL.

[2] J.Houghton et al., "Climate Change 1995 : The Science of Climate Change", Cambridge University Press, 1996

[3] D.Denniston, “High Priorities : Conserving Mountain Ecosystems and Cultures”, Worldwatch Paper, 123, feb. 1995.

[4] La mine d’or de Witwatersrand en Afrique du Sud qui emploie 364000 personnes extraya le record de 998,8 tonnes du précieux métal en 1970; l’immense mine de cuivre de Bingham Canyon (5390 km2) appartenant à la société Kennecott Copper Corp. a extrait en 65 années quelque 8165000 tonnes de minerai.


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